Le rôle de l’abeille dans la biodiversité et dans l'agriculture
Abeilles et fleurs sont intimement liées, leurs relations, sous la forme d’échanges : sont mutuellement bénéfiques.
Les abeilles se nourrissent des plantes en récoltant pollen et nectar et elles contribuent par la pollinisation à la reproduction sexuée, donc à la survie et à l évolution de 80% des espèces de plantes à fleurs.
La pollinisation est donc le transport des grains de pollen d’une fleur à une autre permettant ainsi la fécondation et donc la reproduction de nombreuses espèces végétales
On distingue principalement deux types de vecteurs de pollen le premier dit abiotique constitué des éléments naturels : l’eau, le vent, la gravité et le deuxième appelé vecteur biotique : les insectes et les animaux en général.
Le vent ne constitue l’agent pollinisateur que pour 10% des espèces. Les animaux prennent le relais pour le reste, et en particulier les insectes.
Les fleurs attirent les visiteurs principalement avec du nectar et du pollen et les fidélisent avec leur morphologie, leurs couleurs vives et leur parfum.
Certaines plantes sont pollinisées par des oiseaux, des chauves souris ou même des rongeurs mais ce sont de loin les insectes qui sont les plus actifs dans cette tache.
Les Hyménoptères, et tout particulièrement les abeilles, occupent la place prépondérante. Elles interviennent dans la pollinisation de plus de 200 000 espèces de plantes à fleurs qualifiées de mellitophiles.
On considère que l’efficacité de la pollinisation réalisée par les abeilles a joué un rôle déterminant dans la diversification et l’évolution des plantes à fleurs en permettant la reproduction sexuée dans des environnements ou le vent n’était pas un vecteur adéquat. Elles ont ainsi considérablement augmenté les chances de fécondation croisée, synonyme de biodiversité.
Dans le contexte actuel de spoliation environnemental l’activité pollinisatrice des abeilles est plus que jamais fondamentale pour la survie de la végétation naturelle.
Mais il est un domaine ou l'abeille apporte une contribution que l'on ne mesurera jamais assez.
Sans abeilles, c’est la reproduction sexuée des espèces mellitophiles, leur capacité à produire des fruits qui seraient en péril.
L’importance de l’abeille en agriculture est donc considérable car une bonne pollinisation des cultures est nécessaire pour obtenir une production optimale de graines et de fruits de qualité.
l'intensité de la pollinisation, définie comme le nombre de grains de pollen déposés sur le stigmate d'une fleur, affecte directement son devenir ainsi que les caracteristiques du fruit ou des graines qui en sont issus.
Chez bon nombre de fruit dont le melon par exemple, on a démontré qu'une bonne pollinisation se traduisait par un fruit de plus bel aspect avec pour la chair une teneur en sucre plus elevée.
Il en va de meme pour les fraises, en l'absence d'abeilles les fruits produits sont petits, déformés et sans saveur.
Cet effet sur les fruits se retrouve également au niveau des semences, ainsi sur le colza et le tournesol une bonne pollinisation entraine une teneur en huile plus élévée dans les graines.
Arboriculture, cultures de plein champs et maraichères, production de semences, seraient affectés en premier lieu de la disparition des abeilles.
En terme purement économique une étude récente à l échelle de L UE a permit de chiffrer l impact économique de la pollinisation par les abeilles a 14.5 milliards d’euros par an pour les principales cultures dont l homme se nourrit et qui dépendent directement de l’activité pollinisatrice des insectes. Ce chiffre représente environ 10 % de la valeur de cette production alimentaire. Ce qui démontre sans ambigüité la vulnérabilité de l agriculture confrontée au déclin des abeilles.
Il est difficile de mesurer précisément ce qu’il adviendrait de notre planète si par malheur l’abeille venait à disparaitre mais il y a tout lieu de croire que ce scenario des plus noirs dans l'histoire de l'humanité, nous rapprocherait de la fin de notre civilisation.