Un futur sans abeille ? Quand arrêtera-t-on le massacre ?

La Maison de l'Apiculture à Ille sur Tet dans les Pyrénées Orientales accueille ce dimanche 16 février 2014 l'assemblée générale du groupement sanitaire apicole du département (GDSA) :

La salle est pleine, Les administrations, associations professionnelles et collectivités territoriales sont représentées: la Préfecture, le Conseil Général, les services Vétérinaires, la Chambre d'Agriculture, l'Association des Maires,les GDSA et le Syndicat d'Apiculture etc...    

On visionne ce petit film de 5 mn presenté par Jean ADESTRO président du GDSA.


Les apiculteurs sont venus nombreux des quatre coins du département pour déplorer une nouvelle fois la disparition massive de leurs abeilles. 

Le bilan de l'hiver est particulièrement lourd pour les apiculteurs, l'hécatombe est d'ampleur: plus de 800 ruches décimées dans les Pyrénées Orientales. Dans le département voisin l'Ariège, les chiffres dépassent l'entendement: 3500 ruches recensées à ce jour, plusieurs centaines dans l'Aude également Ces chiffres sont provisoires, la liste des ruchers impactés au cours des 10 dernières années s'allonge tous les jours.

Les élus locaux, responsables administratifs compatissent tous et nous assurent de leur plus grand soutien. De toute évidence ils sont comme nous bouleversés et on les croit sincères, mais que peuvent-ils faire? On parle de cellule psychologique, les apiculteurs réclament l'appui des scientifiques et des laboratoires d'analyses pour déterminer avec certitude les raisons de ces hécatombes. Mais Il faut trouver des budgets...

Les apiculteurs savent, les scientifiques et les élus savent aussi, mais il faut taire ces vérités qui dérangent au plus haut niveau pour protéger les intérêts des plus grands. Une fois de plus les abeilles seraient victimes des pesticides appelés plus "sympathiquement" produits phytosanitaires.

De fortes présomptions nous renvoient vers les produits utilisés massivement en élevage pour le confort des animaux pour les protéger des mouches et des taons. En question également les produits de déparasitage, les produits de désinfection des étables, bergeries et tas de fumiers,  largement épandus et dispersés par les eaux de ruissèlement.

Le mode de contamination serait insidieux; Sur les zones de transhumance en été, les abeilles absorberaient ces "produits phytosanitaires" à des doses non létales et les stockeraient plusieurs mois dans les graisses.
A l'arrivée des premiers froids, les abeilles en consommant leurs graisses absorberaient des doses infinitésimales de ces produits neuro toxiques: elles deviendraient folles et n'arriveraient plus à former une grappe pour se protéger du froid. Ce qui nous rapprocherait sans ambigüité des troubles du comportement observés sur les grandes cultures traitées au gaucho: les abeilles mouraient parce qu'elles ne retrouvaient plus l'emplacement de la ruche.

Les Apiculteurs sont inquiets, certains sont dans des situations désespérées. Pour produire du miel il faut maintenant placer ses ruches loin des zones de cultures et des zones d'élevage. Mais au delà du "petit problème corporatif " il y a les abeilles, on ne détaillera pas ici leur rôle pour l'équilibre environnemental, pour les cultures, et au final pour l'économie.

Nous faisons appel à " VOUS " à " NOUS " LES CITOYENS, LES CONSOMMATEURS, un monde sans pesticide est possible, il existe des solutions alternatives.

Nous devons faire pression au quotidien sur nos politiques, qu'ils ne cèdent plus au lobbying des multinationales de l'agrochimie, qu'ils interdisent définitivement ces toxiques plutôt que de les suspendre sans cesse.

C'est une question de santé publique.  Quand arrêtera t'on de se voiler la face ?

Le grand philosophe Coluche disait : " Il suffirait que l'on arrête d'en acheter, pour qu'ils arrêtent d'en vendre "

 Ph WEIBEL


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